Histoire de la marque
LOTUS
C’est en 1952 que Colin Chapman fonde Lotus. La première
voiture commercialisée en petite série est la Mk VI. Construite sur un châssis
multitubulaire ne travaillant jamais en torsion — pour un meilleur rapport
poids-rigidité —, elle est motorisée par un 1100 cm3 Ford à soupapes latérales
modifié par Colin Chapman pour développer 40 ch. Malgré sa boîte de vitesses à
trois rapports et ses freins à câbles, elle remporte maints succès contre des
voitures plus puissantes. Des prouesses qu’elle doit à sa tenue de route
remarquable et à ses 400 kilos.
Avec la Lotus Mk VI, Chapman a inventé un concept, une
sorte de moto sur quatre roues, dont les atouts sont le prix, la légèreté et les
performances. Ce concept sera élevé au rang de mythe sous l’appellation
Seven,
un modèle encore construit aujourd’hui par Catheram. Comme ce sera souvent le
cas des Lotus, la voiture est vendue en kit, une pratique très britannique
destinée à éviter la fameuse « purchase tax », la taxe d’achat frappant les
produits finis. Fabriquée dans un réduit situé à Tottenham Lane, au Nord de
Londres, elle sera produite de 1953 à 1955 à environ 110 exemplaires.
Lancée en 1954, la Lotus Mk VIII correspond à un projet plus ambitieux.
Chapman souhaite battre les meilleures Sport dans la catégorie 1500 cm3, où
règnent les Porsche et les Osca. Il confie la carrosserie à l’aérodynamicien
Frank Costin et dote la voiture du 1,5 litre MG de 85 ch. La Lotus Mk VIII
connaîtra sa petite heure de gloire au GP d’Angleterre 1954 où, en lever de
rideau, elle gagnera sa classe devant la Porsche de Hans Herrmann.
Historique
des autres Lotus
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La Lotus Mk IX dérive de la Mk VIII, en plus simple et
encore plus légère. Le plus souvent motorisée par le Coventry Climax de 1100
cm3, elle apportera à Lotus une certaine notoriété sur les circuits
britanniques. Pilotée par Colin Chapman et Ron Flockart, elle est la première
Lotus à prendre part en 1955 aux 24 Heures du Mans — le début d’une longue et
tumultueuse histoire avec le circuit manceau. Elle sera remplacée par la Lotus
Eleven, qui permettra à Lotus de devenir un constructeur reconnu et offrira à
Chapman son premier grand succès international avec la victoire à l’indice de
performance aux 24 heures du Mans 1957.
La Lotus Mk IX dérive de la Mk VIII, en plus simple et
encore plus légère. Le plus souvent motorisée par le Coventry Climax de 1100
cm3, elle apportera à Lotus une certaine notoriété sur les circuits
britanniques. Pilotée par Colin Chapman et Ron Flockart, elle est la première
Lotus à prendre part en 1955 aux 24 Heures du Mans — le début d’une longue et
tumultueuse histoire avec le circuit manceau. Elle sera remplacée par la Lotus
Eleven, qui permettra à Lotus de devenir un constructeur reconnu et offrira à
Chapman son premier grand succès international avec la victoire à l’indice de
performance aux 24 heures du Mans 1957.
Après des débuts difficiles en 1958, les Lotus de Formule 1 s’imposeront
grâce à la 25, une monocoque révolutionnaire. Commencera alors le règne d’un duo
magique formé par deux hommes de génie, l’ingénieur Chapman et le pilote Jim
Clark, sacré par deux fois champion du monde en 1963 et 1965. La 49, la 72 et la
79 apporteront de nouveaux titres mondiaux à leurs pilotes : Graham Hill en
1968, Jochen Rindt en 1970, Emerson Fittipaldi en 1972 et Mario Andretti en
1978.
En formule Sport, la Lotus 19 « Monte-Carlo » apparaît en
1960, qui est comme une 15 à l’envers. La Lotus 23 à moteur central et
carrosserie en matière plastique va constituer le modèle le plus réussi avec
l’Eleven. Elle reçoit les moteurs Ford culbutés de la Formule Junior avant
d’être propulsée par le double arbre (23B au châssis renforcé).
Partenaire de Ford, Lotus conduit deux grands programmes de
compétition avec Detroit : les 500 Miles d’Indianapolis (victoire de Clark en
1965) et la Cortina Lotus. Les relations se tendront quand Ford se tournera en
1964 vers Lola pour se lancer à la conquête des 24 Heures du Mans. La
réconciliation interviendra en 1966 au moment où Ford acceptera de financer la
construction du moteur Cosworth de Formule 1.
Bien que ce ne soit pas un
vrai produit Lotus, on ne saurait passer sous silence la Cortina Lotus. Il
s’agit d’une version spéciale de la Ford Cortina GT construite par Lotus de 1963
à 1966. Homologuée pour la compétition avec 1000 exemplaires construits, elle
reçoit le Lotus-Ford double arbre de 105 ch (174 km/h). Si elle garde sa caisse
d’origine, sa suspension arrière est modifiée. La version préparée pour la
compétition (140 ch et plus de 200 km/h) sera sacrée championne d’Europe des
voitures de tourisme. La Lotus Cortina Mk 2, qui prendra la relève, sera
fabriquée chez Ford à Dagenham.
A la fin 1966, Lotus s’installe à Hethel, près de Norwich,
sur un ancien aéroport pour bombardiers américains de la Seconde Guerre
mondiale, dont les taxiways constituent d’excellentes pistes d’essai des
voitures. Y sont produites l’Elan et l’Europe, ainsi que les culasses double
arbre du moteur Ford-Lotus. Le succès commercial de l’Elan et le lancement de
l’Europe ont nécessité ce déménagement d’une marque en plein boom, qui est
passée au stade industriel. Jusque-là propriété personnelle de Colin Chapman et
de sa famille, Lotus sera introduit en bourse en 1968.
Le
2 litres LOTUS de 150 ch
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Pour son moteur double arbre, Chapman sait qu’il ne
pourra éternellement compter sur le bloc Ford appelé à disparaître de la
gamme du constructeur américain. Il lui faudra réaliser son propre moteur
et, pour rentabiliser ce coûteux investissement, l’installer dans des
modèles haut de gamme capables de dégager des marges supérieures. Ce sera
un quatre cylindres double arbre à courroie crantée, qui sera incliné de
45° dans le châssis pour permettre ultérieurement une éventuelle version
V8 à 90°. En 1969, la tâche est confiée à Tony Rudd, qui vient de quitter
la direction technique de BRM pour un poste similaire chez Lotus. Ainsi va
naître le deux litres Lotus à quatre soupapes de 150 ch.
Succédant
en 1974 à la Lotus Plus 2 S130/5, la nouvelle Elite reçoit cette mécanique
disposée à l’avant. Plus spacieuse — c’est une vraie quatre places —,
plus luxueuse et plus performante, la voiture vise une clientèle plus
fortunée. De forme hatchback, son design apparaît toutefois peu convaincant.
L’année suivante, est lancée l’Eclat, version fastback de l’Elite. L’Elite
et l’Eclat atteindront leur maturité en 1980, quand le moteur passera à
2,2 litres et 160 ch. Il sera alors accouplé à une boîte Getrag cinq
vitesses. La Lotus Elite sera retirée en 1982 au moment où sortira l’Excel
dotée d’éléments Toyota (boîte, pont).
Dans le même esprit que l’opération Cortina Lotus, le
moteur 2,2 litres va faire l’objet d’un contrat avec Talbot. Il sera monté dans
la Talbot Sunbeam Lotus, qui sera championne du monde des rallyes en 1981
(version de 240 ch).
Présentée en 1975 et vouée à une carrière d’une longévité
exceptionnelle, l’Esprit permettra à Lotus de se maintenir à flot dans les
années 80. Mais dans la décennie suivante, elle sera le seul modèle construit,
en dehors de la Lotus Omega/Carlton, dans une usine devenue fantôme. Lancée en
1989, la nouvelle Lotus Elan, un modèle à traction avant, le seul de l’histoire
de la marque, et équipée d’un moteur Isuzu, sera un échec et la voiture sera
retirée en 1992.
La marque glorieuse fondée par un homme de génie
connaîtra de graves vicissitudes. Propriété de la General Motors, elle sera
reprise par Romano Artioli avant d’entrer en 1998 dans le giron du groupe malais
Proton. Le succès de l’Elise présentée en 1995, la Lotus la plus vendue de
l’histoire de la marque, marquera le renouveau de la firme. L’année 2006 verra
le lancement de l’Europa S, un coupé au concept plus GT. On parle également de
la résurrection de l’Esprit, qui pourrait être produite à partir de 2008.
Construite en Malaisie, elle serait animée par un moteur BMW boosté à 500
ch.
D' après Motor Legend www.motorlegend.com/
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